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En quoi consistent les délits d’homicide routier et de blessures routières ?

Les délits d’homicide routier et de blessures routières sont des infractions non intentionnelles commises sur la route. Contrairement à l’homicide involontaire et aux blessures involontaires, ces délits sont retenus lorsque l’acte a eu lieu dans des circonstances particulières (par exemple, conducteur en état d’ivresse, délit de fuite). Des règles spécifiques sont applicables à ces 2 délits. Nous vous présentons les informations à connaître.

L’homicide routier ou les blessures routières sont punissables lorsqu’un automobiliste a commis une faute qui a causé un dommage à une autre personne (exemple : un piéton) ou a joué un rôle dans l’apparition du dommage.

La faute du conducteur est retenue lorsqu’il a été maladroit, négligent, inattentif ou imprudent et que l’accident a eu lieu dans l’une des circonstances suivantes :

  • Le conducteur était en état d’ivresse ou a refusé de se soumettre à un test permettant d’établir son état alcoolique

  • Le conducteur avait consommé de la drogue ou a refusé de se soumettre à un test permettant d’établir s’il était sous l’emprise de produits stupéfiants

  • Le conducteur avait consommé une grande quantité de médicaments ayant un effet sur son système nerveux

  • Le conducteur n’était pas titulaire du permis de conduire

  • Le conducteur a commis un dépassement de la vitesse maximale autorisée supérieur ou égal à 30 km/h

  • Le conducteur a commis un délit de fuite

  • Le conducteur avait son téléphone dans la main ou portait des écouteurs

  • Le conducteur n’a pas obéi aux agents de police ou de gendarmerie qui lui demandaient de s’arrêter.

Exemple :

Une personne prend la route alors qu’elle a un taux élevé d’alcool dans le sang. Elle s’endort au volant et heurte un autre automobiliste. Ce dernier percute d’autres véhicules. Plusieurs personnes sont blessées. Le conducteur en état d’ébriété au moment de l’accident peut être poursuivi pour blessures routières, car sa faute a contribué à l’apparition du dommage des victimes.

La faute du conducteur peut également être retenue s’il savait qu’il devait respecter une autre obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement, mais qu’il ne l’a pas fait.

Exemple :

Un conducteur roule en pleine nuit sur une route départementale à 110 km/h, alors que la vitesse est limitée à 90 km/h. Malgré la visibilité réduite, il ne ralentit pas. Il percute violemment une voiture qui s’engageait normalement sur la route à partir d’une intersection. Le conducteur de cette seconde voiture décède sur le coup. Le conducteur peut être poursuivi pour homicide routier, car il a délibérément violé une obligation de prudence ou de sécurité imposé par un règlement.

À savoir :

Si l’accident de la route n’a pas eu lieu dans ces circonstances, le conducteur pourra être poursuivi pour homicide ou blessures involontaires.

La victime directe de blessures routières peut déposer plainte contre l'auteur des faits.

À noter :

Une victime mineure peut faire cette démarche seule ou en étant accompagnée. À sa demande, le mineur peut être accompagné de ses parents, d’une personne majeure de son choix ou d’un représentant d'une association d'aide aux victimes.

Le délai pour porter plainte est de 6 ans à compter de l’accident de la route.

La plainte peut être déposée auprès d’un commissariat de police ou une brigade de gendarmerie. Il est aussi possible d’adresser un courrier au procureur de la République.

À savoir :

Il est possible d’être assisté d’un avocat dès le dépôt de plainte, jusqu’au jour de l’audience. Si la victime n’a pas les revenus nécessaires pour régler ce professionnel, elle peut obtenir l’aide juridictionnelle, à certaines conditions.

Lors du dépôt de plainte, la victime directe (ou, si elle est mineure, ses représentants légaux ou un administrateur ad hoc) peut se constituer partie civile. Ainsi, elle est informée de l’état d’avancement de l’affaire et peut obtenir des dommages et intérêts.

Si elle ne s’est pas constituée partie civile lors de la plainte, elle peut le faire tout au long de la procédure, jusqu'au jour de l'audience.

À noter :

Les proches d’une victime d’homicide routier peuvent également se constituer partie civile.

Les peines principales encourues par l’auteur d’un homicide routier ou de blessures routières dépendent des circonstances dans lesquelles l’infraction a été commise et de la gravité du préjudice causé à la victime.

Peines principales encourues par l’auteur d’un homicide routier ou de blessures routières

Préjudice causé à la victime et circonstances de l’accident

Peines principales encourues

Homicide routier (décès)

7 ans de prison et 100 000 € d’amende

Homicide routier (décès) commis avec plusieurs circonstances aggravantes (exemple : délit de fuite, conduite sous l’emprise de drogue)

10 ans de prison et 150 000 € d’amende

Blessures routières ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à 3 mois

5 ans de prison et 75 000 € d’amende

Blessures routières ayant entraîné une ITT supérieure à 3 mois et commises avec plusieurs circonstances aggravantes

7 ans de prison et 100 000 € d’amende

Blessures routières ayant entraîné une ITT inférieure ou égale à 3 mois

3 ans de prison et 45 000 € d’amende

Blessures routières ayant entraîné une ITT inférieure ou égale à 3 mois, commises avec plusieurs circonstances aggravantes

5 ans de prison et 75 000 € d’amende

Le tribunal correctionnel a également l’obligation de prononcer certaines peines complémentaires contre le conducteur condamné. Ces peines dépendent des circonstances dans lesquelles l’infraction a eu lieu. Elles peuvent se cumuler entre elles.

Peines complémentaires prononcées selon les circonstances de l’infraction

Circonstances de l’accident

Peines complémentaires obligatoires

Décès de la victime

Annulation du permis de conduire, avec l’interdiction d’en demander un nouveau pendant 5 ans (10 ans en cas de récidive)

Conducteur non titulaire du permis de conduire

  • Confiscation du véhicule qui a servi à commettre l’infraction

  • Confiscation de tous les véhicules appartenant au conducteur condamné

Conducteur en état d’ivresse manifeste

  • Interdiction, pendant une durée de 5 ans, de conduire un véhicule qui n’est pas muni d’un dispositif d’éthylotest électronique

  • Confiscation du véhicule qui a servi à commettre l’infraction

  • Confiscation de tous les véhicules appartenant au conducteur condamné

Conducteur sous l’emprise de drogues

  • Confiscation du véhicule qui a servi à commettre l’infraction

  • Confiscation de tous les véhicules appartenant au conducteur condamné

Conducteur ayant commis un excès de vitesse de plus de 30 km/h

  • Confiscation du véhicule qui a servi à commettre l’infraction

  • Confiscation de tous les véhicules appartenant au conducteur condamné

Conducteur en état de récidive

  • Confiscation du véhicule qui a servi à commettre l’infraction

  • Confiscation de tous les véhicules appartenant au conducteur condamné

À savoir :

De manière exceptionnelle, le tribunal correctionnel peut décider de ne pas prononcer ces peines complémentaires. Sa décision doit être justifiée par les circonstances de l’affaire et par la personnalité de l’auteur des faits.

La victime directe ou indirecte d’un homicide routier ou de blessures routières peut obtenir une indemnisation de la part de l’assureur du conducteur reconnu responsable. Il s’agit alors d’une procédure amiable.

Si elle ne souhaite pas faire une demande amiable, elle peut directement saisir la justice d’une demande de dommages et intérêts.

À savoir :

Lorsque le conducteur responsable a pris la fuite ou n’est pas assuré, la victime peut faire une demande d’indemnisation au Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO). L’indemnisation par ce fonds est soumise à plusieurs conditions.

Pour les situations d'urgences médicales

Par téléphone

15

Appel gratuit depuis un poste fixe et un mobile en France métropolitaine et Outre-mer

Fonctionne 24h/24 et 7j/7

Par téléphone

Composez le 17 en cas d'urgence concernant un accident de la route, un trouble à l'ordre public ou une infraction pénale. Une équipe de policiers ou de gendarmes se rendra sur les lieux.

Vous pouvez aussi composer le 112.

Si la situation ne relève pas d'une urgence, composez le numéro de votre commissariat ou de votre brigade de gendarmerie.

Par SMS

Vous pouvez aussi envoyer un SMS gratuitement au 114. Si vous ne pouvez pas parler (danger, handicap), vous communiquerez alors par écrit avec votre correspondant.