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Obtenir des délais de paiement auprès de l'administration fiscale (société)

Une société faisant face à des difficultés exceptionnelles et ponctuelles peut demander des délais de paiement auprès de l'administration fiscale. Ces délais peuvent être accordés par le comptable public à titre exceptionnel sous la forme d'un plan de règlement.

Toute société qui rencontre des difficultés ponctuelles et imprévisibles ne lui permettant pas de remplir ses obligations fiscales de paiement (partiellement ou en totalité) peut demander à l'administration fiscale d'échelonner le paiement de ses dettes. Autrement dit, elle peut demander un nouvel échéancier de paiement pour ses dettes fiscales.

C'est par exemple le cas d'un agriculteur qui fait face à un épisode de gel à une période peu habituelle (en plein mois d'août).

La société doit cependant être à jour de ses déclarations fiscales courantes.

Des délais de paiement peuvent être demandés pour toute dette fiscale qui remplit les conditions suivantes :

  • C'est une imposition : TVA, impôt sur les sociétés (IS), Tascom, etc.

  • Elle n'a pas été payée dans les délais. Seul sont concernées les dettes pour défaut total ou partiel de paiement à l'échéance (en principal et pénalités incluses). Les dettes dont la date de paiement est à venir ne peuvent pas faire l'objet d'une demande de délai de paiement.

Lorsque la dette est une étape préalable obligatoire pour la réalisation d'une formalité, elle ne peut pas faire l'objet d'un délai de paiement. Ainsi, le paiement de droits d'enregistrement (droits de mutation) ne peut pas faire l'objet d'un délai de paiement.

La demande doit être faite par le représentant légal de la société auprès du service des impôts des entreprises (SIE)dont la société dépend :

Où s'adresser ?

La demande peut être faite par écrit ou à l'oral lors d'un entretien. Il faudra cependant fournir les pièces qui justifient les difficultés financières de la société et indiquer de manière détaillée les circonstances dans lesquelles elle s'est retrouvée en difficultés.

Il est préférable de proposer des garanties pour assurer le paiement des dettes fiscales au moment de la demande de délais de paiement. Si la société ne peut pas présenter de garantie, il est systématiquement demandé au dirigeant de se porter caution. En cas de refus du dirigeant, la demande de délai de paiement risque d'être rejetée.

À savoir :

La société peut également saisir la Commission des chefs des services financiers (CCSF), qui étudiera son dossier et proposera avec l'aide des administrations fiscale et sociale un plan de règlement.

L'obtention d'un délai de paiement est un évènement exceptionnel. Le comptable public qui reçoit la demande de délai de paiement va rendre un décision différente selon que la société détient ou non une créance sur l'État .

Une fois que le comptable public a accepté la demande de délai de paiement, il étudie la proposition de la société : soit il l'accepte, soit il fait une contre-proposition.

La société doit ensuite énoncer son engagement par écrit. Un formulaire contenant les informations essentielles du plan de règlement est remis au représentant légal de la société. Il contient notamment la durée du plan (toujours inférieure à 2 ans), les échéances ou encore le versement d'un acompte. La société doit y ajouter la date, la mention manuscrite « lu et approuvé » et sa signature pour formuler son engagement au plan proposé.

Le formulaire doit ensuite être contresigné par le comptable public ou un agent placé sous son autorité.

À savoir :

Le plan de règlement peut prévoir la possibilité d'être renégocié.

En cas de retard de paiement des obligations fiscales d'une société, l'État peut engager des poursuites pour obtenir le règlement de ses dettes. Lorsque ces dettes font partie d'un plan de règlement, les poursuites sont suspendues. Autrement dit, aucun recouvrement forcé ne peut être fait tant que la société respecte son plan de règlement.

Attention :

Si des poursuites ont déjà été engagées avant la mise en place du plan de règlement, celui-ci n'a pas d'impact sur celles-ci.

Les dettes d'une société doivent normalement être inscrites au privilège du Trésor afin d'être rendues publiques. C'est le comptable public qui est chargé de cette inscription. Elle n'a pas de conséquence sur le remboursement de la dette. En revanche, cette dette sera publiquement visible, ce qui est une indication peu rassurante sur la situation financière de la société et ainsi freiner les échanges commerciaux.

Lorsque la société respecte son plan de règlement, cette inscription n'est plus obligatoire.

Dans la mesure où la société respecte son plan de règlement, si elle candidate à un marché public, elle peut obtenir une attestation fiscale annuelle n°3666-SD sur le site impots.gouv.fr :

Formulaire

Attestation de régularité fiscale

Cerfa n° 10640*19 - 50291*19

Ministère chargé des finances

Le comptable public qui a accordé un plan de règlement vérifie que la société respecte bien les échéances auxquelles elle s'est engagées. Il vérifie également qu'elle remplit ses obligations fiscales courantes (déclarations et paiements) qui ne sont pas comprises dans le plan de règlement.

Le comptable public met fin au plan de règlement dès le 1er manquement. On appelle cela la « dénonciation ». Il informe la société des raisons pour lesquelles il met fin au plan de règlement, par courrier recommandé avec accusé de réception.

Une fois que le plan de règlement a été dénoncé, les poursuites qui avaient été suspendues reprennent. Autrement dit, le comptable public engage une action en recouvrement forcé pour obtenir le règlement des dettes fiscales de la société. Pour cela, il va actionner les garanties mises en place ou le cautionnement obligatoire qui a été exigé en l'absence d'autre garantie.

La dénonciation met également fin à l'exemption d'inscription au privilège du Trésor. Ainsi, le comptable public va inscrire les dettes au privilège du Trésor dans les 2 mois qui suivent la réception par la société de la dénonciation du plan de règlement (ou de la présentation du pli s'il n'y a pas eu de retrait).